Le JeremstarGate, c’est l’affaire qui fait vibrer Twitter ses dernières semaines. Très vite repris par les médias plus traditionnels (L’obs, Le Parisien, Le Figaro…), vous n’avez pas pu y échapper. Tout cela me fascine au plus haut point d’une façon assez malsaine. Je vais vous expliquer pourquoi, mais avant un petit rappel des faits pour ceux qui seraient passés à côté de cette histoire.
Le personnage principal du JeremstarGate est le blogueur spécialiste de la téléréalité Jeremstar (de son vrai nom Jérémy Gisclon). Après une embrouille avec un snapchateur pour une histoire de “scoop” volé, celui-ci décide de se venger. Il partage d’abord une vidéo de Jeremstar en train de se masturber. Ensuite, il publie des dossiers qui impliqueraient le célèbre blogueur et son (ancien) ami Pascal Cardonna, alias Babybel, dans une affaire de détournement et corruption de mineurs. Témoignages, screenshots de sms, conversations téléphoniques, extraits de snaps… tout y passe pour les accuser. Ce qu’on reproche à Jeremstar ? C’est d’avoir “fourni de la chair fraiche” à son ami Babybel, qui a une préférence certaine pour les jeunes garçons. Deux plaintes pour « viol aggravé sur mineur » ont d’ailleurs été déposé contre Babybel.
Pour être franc, je ne connaissais rien du blogueur, hormis le fait qu’il réalise des vidéos interview dans des baignoires. Depuis que l’affaire a éclaté sur Twitter, je me suis tout de suite senti happé dans une spirale infernale et insalubre. Plusieurs fois par jour, j’ouvre Twitter et je tape #JeremstarGate pour avoir les dernières news, voir les derniers éléments publiés, lire les opinions d’autres twittos, recouper les différentes “preuves”… Mais pourquoi fais-je cela ? Je n’ai jamais suivi ni l’actu, ni les tweets, ni les snaps de Jeremstar… et pourtant je suis fasciné par tous ses déboires.
En creusant un peu sur “le” personnage, je découvre qu’il a, en grande partie, basé son business sur le buzz en révélant des secrets gênants sur des candidats de télé-réalité, en les humiliants et parfois même en publiant des images compromettantes d’eux (sex tapes, photos sexy…). Une réflexion me vint alors à l’esprit : ce Jeremstar paie par là où il a péché ! Oeil pour oeil, dent pour dent, le karma a fait son œuvre.
Au fil des jours, je me rends parfaitement compte que j’ai glissé dans un engrenage malsain de jugement facile, dans une recherche pestilentiel de plus d’informations à charge et dans une fascination presque morbide par cette mise à mort médiatique. Irais-je jusqu’à ressentir du plaisir à la publication d’une nouvelle “preuve” accablante ? À cause de ma nature humaine, tout ceci a gentiment dégénéré et mon comportement a commencé à me déranger.
Depuis des siècles, l’Homme aime observer la déchéance de ses contemporains. De la princesse Palatine qui observe, commente et se délecte de la disgrâce de la Marquise de Montespan, aux grands rassemblements populaires de guillotinage en place publique, en passant le suivi intensif du procès de Dominique Strauss-Kahn, l’être humain se plaît à savourer la chute d’autrui. Pourtant civilisés, nous devenons (trop facilement) des voyeurs obsessionnels du malheur de nos semblables. Nous sommes pire que des animaux car le règne animal ne recense aucun comportement similaire…
Le résultat de l’imbroglio JeremstarGate ? Un tribunal public sur Twitter. Chacun devient l’avocat d’une partie ou de l’autre. Une dérive des accusations : corruption et détournement de mineurs n’est pas la même chose que de la pédophilie. Enfin, une surenchère avec de faux témoignages et de fausses preuves pour mettre de l’huile sur le brasier. Bref, nous montrons notre plus mauvais visage…
Il ne faut pas oublier que cette affaire doit être jugée par la Justice de notre pays. Il est naturel que chacun ait sa propre opinion, ses propres explications, sa propre théorie mais essayons de prendre un peu de hauteur et montrons-nous un peu plus évolués dans ce type de situations. Je précise que je ne défends et n’excuse personne dans ce JeremstarGate (d’autant plus qu’il n’y a jamais de fumée sans feu), je souhaite simplement que nous arrêtions de nous rouler dans cette fange virtuelle.
Mais au fait, j’vous ai pas dit que j’allais soigner ma fascination malsaine pour la déchéance sociale d’autrui…
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Au fait, j’vous ai pas dit…qu’on m’a demandé une seconde chance ?
Au fait j’vous ai pas dit que…j’écoute Céline Dion à fond dans le métro ?
Au fait, j’vous ai pas dit…que les premières fois sont très précieuses ?
Au fait, j’vous ai pas dit… que je suis carrément accro aux listes ?
Je t’aime… mais je me tais !
Et si je quittais Paris ?
j’aime beaucoup!
Merci 🙂
C’est un bel article et une très belle réflexion. Comme tu dis si bien « Depuis des siècles, l’Homme aime observer la déchéance de ses contemporains ». Et a notre époque encore plus propulsé par les medias. Et je ne parle pas de cette affaire mais des affaires politiques. DSK, Fillon, c’est limite si on savait pas combien de fois il vont aux chiottes combien de fois il font l’amour etc etc. Bref c’en devenu excecrable et dégueulasse. A la periode du scandale Fillon on en était arrivé a eteindre le poste a la maison et la radio a la voiture. C’était dévénu limite de la propagande. Et maintenant que Macron commence a se faire assassiner ou du moins critiqué par les journalistes il y en a qui sortent dire du bien de Fillon….J’ai cité cet exemple mais il y en a tout plein d’autres, au fait il y a qu’a voir dé que un scandale explose, on nous bassine avec ça.
Très bien résumé ! 🙂
Merci pour ton commentaire 😀
Il existe une solution pour ne pas tomber dans la fange médiatique: éviter de regarder la télé réalité où des inconnus limités intellectuellement ne savent plus quoi faire pour se mettre sous le feu des projecteurs. Dès l’instant où on regarde ce type de programme, on devient un voyeur et on se fait le complice des dérapages? N’oublions pas que nous avons toujours le choix.
Comme je l’ai précisé dans l’article je ne regarde aucune télé-réalité et je partage totalement votre avis sur ce types de programmes !
Je parle plus ici de l’intérêt malsain que j’ai eu pour la chute médiatique d’une personne que je ne connaissais justement pas avant cette affaire.