Salutations à toutes et à tous,
Je suis Roxy, du blog Les lubies de Roxy. Je suis ravie aujourd’hui d’être invitée par Le Parisien Heureux, pour parler d’un sujet sur lequel je peux m’étendre pendant des heures. Le parrainage. Je crains donc que l’article soit un chouia long, mais il y a tellement à dire.
Vous avez surement déjà croisé une pub pour ce genre d’engagement, les associations ce n’est pas ce qui manquent : Un enfant par la main, Vision du Monde, sont surement les plus grandes associations de parrainage et les plus connues. Le Parisien Heureux avait d’ailleurs fait un post sur les cadeaux solidaires de Vision du Monde.
De mon côté je vais vous parler de mon expérience dans le parrainage. Je suis marraine depuis 2012 d’une petite fille en Thaïlande. Je reviendrais plus tard sur l’association par laquelle je passe, notre histoire, notre rencontre, etc.
Tout d’abord je voudrais parler du parrainage en général. Il s’agit donc comme je le disais d’un engagement. Un engagement sur le long terme. Ce que je vais dire est un peu cru, et à ne pas prendre au premier degré, mais se lancer dans le parrainage d’un enfant (ou d’un groupe d’enfant ou d’un village selon certaines associations), c’est un peu comme adopter un animal. Ça ne sert à rien de le faire, pour abandonner deux mois plus tard. C’est faire une promesse à un enfant et on ne peut pas lui dire après “Aller salut, démerde toi, merci pour ce moment”.
Il faut savoir que le parrainage est un engagement moral, sur le long terme c’est à dire entre 5 et 10 ans le plus souvent. Bien entendu, rien ne vous empêche de l’arrêter quand bon vous semble et ce, sans justification. Mais il n’y a aucun intérêt à débuter quelque chose sans le terminer d’après moi. Bien sûr, il peut y avoir des circonstances qui font qu’on a pas le choix : une situation financière qui change, une mauvaise relation avec l’association, ou autre raison personnelle. Et dans ce cas, un simple message à l’association permet d’arrêter le parrainage en cours.
Un parrainage peut aussi s’arrêter si l’enfant le décide, ou sort du programme (arrêt de l’école, mariage, déménagement…)
Avant de se lancer, je vous conseille de vous poser les bonnes questions et de bien vous renseigner. Qu’attendez vous de ce parrainage, et de l’association ? Quels sont vos moyens financiers ? Avez vous une préférence pour un pays, un âge, une association ? Pourquoi le projet vous intéresse ? Êtes vous soutenu par votre entourage ?
Ça fait beaucoup de question et c’est pourquoi il faut prendre le temps de se les poser. Pour parrainer, il faut que ça soit altruiste. Vous ne devez pas attendre forcément un retour de la famille ou de l’enfant par exemple. Dans certains pays, la population est très réservée, timide, et ne se donne pas dans l’effusion de sentiments. C’est à nous de nous adapter à leurs habitudes et coutumes. Je conseille aussi de trouver un appuie dans son entourage parce qu’il n’est pas toujours facile de toujours devoir s’expliquer sur ce choix, et de se heurter aux réflexions du style “et ça te sert à quoi à part jeter l’argent par les fenêtres pour ce genre d’arnaque ?”. Ça peut être épuisant à force, même pour un convaincu.
Les associations sont nombreuses et très différentes. Le parrainage peut aller de 100 euros par an, à 30 euros par mois. Soyez cohérent et choisissez une association qui correspond à vos revenus. Dans la relation asso/parrain et enfant/parrain, la encore, on trouve de tout. Dans les grandes associations, gérées par des centaines de personnes, forcément, vous n’aurez pas le même contact qu’avec les responsables d’une petite association de 5 personnes. Il en va de même pour les enfants. Les grandes associations proposent souvent un courrier par an, voir deux et c’est tout. Les petites sont beaucoup plus disponibles et vous proposeront plusieurs courrier par an, des photos régulières, et vous pourrez écrire à votre filleul, lui envoyer des colis, voir, faire des achats directement sur place quand bon vous semble.
Avant de choisir une association, faites le tour des sites internet, des groupes Facebook, contactez les parrains de l’association, bref, renseignez vous bien. Un groupe sur Facebook réunit les parrains du monde de toutes les associations. Il s’agit de Parrains du monde. Vous pourrez dialoguer avec les parrains de différentes associations. Ce sont les plus à même de vous dire ce qu’ils en pensent.
Personnellement, je veux parrainer depuis mes 14 ans, j’ai farfouillé pendant presque 3 mois quand je me suis décidée. Mon bulletin pour Un enfant par la main était prêt, sous enveloppe, et timbré. J’avais prévu d’aller à la poste le lendemain. Et puis ce soir là, je suis tombée sur une petite association qui œuvre dans les montagnes Nord de la Thaïlande. Craquage. Il n’y avait pas photo, c’était une évidence.
Cette association, c’est ABCD pour tous. Alors, pourquoi ce coup de cœur ?
- Sophie, la responsable, est française, mais habite dans les montagnes en Thaïlande depuis plus de 20 ans. Ce qui n’est pas négligeable car cela signifie qu’elle peut traduire nos lettres, et les leurs pour nous, qu’on peut dialoguer directement avec elle et facilement, et qu’elle connaît bien les familles et les villages, puisqu’elle y vit.
- Il y a un contact en France, Sandrine, qui chapote tout le côté compta, et inscription. C’est elle qui envoie aussi l’attestation pour la déduction des impôts.
- On peut “choisir” son filleul, et donc, l’âge, le sexe, le village. C’est un détail qui n’est pas si important au final, mais j’aimais l’idée qu’on ne m’impose pas et que je puisse me laisser le temps d’avoir un feeling.
- Le parrainage n’est pas cher, 14 euros par mois, et cela correspondait beaucoup plus à ce que je pouvais mettre.
- L’association propose 4 courriers par an, et surtout, surtout : des photos de son filleul chaque mois sur le groupe Facebook.
- On a la possibilité de faire acheter directement sur place par l’équipe. Moins cher que les colis, et cela fait vivre le commerce local.
- L’association nous accueille si on souhaite aller sur place voir son filleul.
Pour moi, il n’en a pas fallu plus pour que je me décide pour cette asso. Elle avait tout ce que je souhaitais.
Ci-dessous, le plan des villages couverts par l’association en 2012 (aujourd’hui il y en a quelques un de plus). Sophie, la responsable, habite entre Kewadame (ou Tewadame) et Obseven. Le “QG” de l’asso se trouve à Chiang Rai.
Je me suis alors lancée, et je me suis repassée toutes les photos des enfants en attente pendant au moins deux heures. J’ai craqué sur une petite bouille de 5 ans et demi. Elle s’appelle Wipa, et c’était il y a 4 ans maintenant.
Le lendemain, elle recevait son premier colis de parrainage: un oreiller, une couverture, une moustiquaire, et une serviette de toilette.
Quinze jours plus tard je recevais un joli dessin, un courrier avec des précisions sur elle, sa famille, ses hobbies, etc, et une jolie photo; qui venait compléter celles que j’avais déjà eu sur Facebook.
Et depuis je ne me lasse pas de voir son petit visage ravi chaque mois, de la voir grandir au fil des années, de la voir s’épanouir, un petit peu grâce à moi.
Pour 14 euros par mois, je lui permets d’avoir un bon sac de course chaque mois. Les sacs sont très remplis, avec de tout dedans : pâtes, riz, viande séchée, céréales, jus d’orange, lait, savon, dentifrice, etc. Selon les mois il y a parfois des petits suppléments, comme des arbres fruitiers, des doudounes, des bonnets, des bouillottes, des jeux, des chaussures…
Deux fois par an, l’association leur fournit une trousse à pharmacie complète (anti poux, vermifuges, désinfectant, pansements…). Et une fois par an, le nécessaire scolaire (cahiers, crayons, trousses, et parfois si nécessaire, sacs d’école, uniformes). L’association intervient aussi pour l’amélioration de la qualité de vie des villages, avec l’installation de wc/douches, de l’électricité, de l’eau courante, mise en place de cours particuliers pour les élèves en difficulté, réparation des toits après tempête, etc.
En résumé, c’est une action de fond. Et c’est ce qui me plait. L’équipe connaît parfaitement les familles, les enfants, et leurs besoins. Certaines familles sont plus en difficulté que d’autres et Sophie n’hésite pas à en informer les parrains si besoin. Les enfants sont suivis de près.
Je reçois 4 courriers par an, avec lettre, dessin, une photo ou deux, et en mai, nous recevons aussi le bulletin de l’année scolaire. Cela nous permet de suivre les progrès de l’enfant et si il y a un problème à l’école, de voir avec l’association pour trouver une solution. Et bien sur, j’ai des photos à chaque distribution en début de mois.
Petit à petit nous avons créé une relation à distance. J’attends avec impatience chaque début de mois depuis 4 ans. Je lui écris le plus souvent possible, et quand je peux, j’essaye de lui offrir des petites choses, utiles ou non. J’ai arrêté l’envoie de colis car les frais de port sont devenus exorbitants, alors autant faire acheter sur place. Par exemple, je lui ai offert un matelas, un vélo, de la vaisselle, une petite table pour dessiner, des livres, un ballon…
Cette relation s’est concrétisée en octobre 2014. Comment ? Et bien je suis tout simplement allée la rencontrer, sur place. J’ai vécu à quelques mètres de son village (sans eau, ni électricité) pendant une semaine. Grand moment, très intense, malgré la barrière de la langue (heureusement Sophie était là). Un accueil plus que chaleureux. Beaucoup d’émotions. Je le raconte sur mon blog que je consacre au parrainage, Les étoiles du monde.
J’ai pu aussi voir les actions de l’asso en direct, et y participer. Les achats pour les sacs de courses, la route vers les villages, un rythme soutenu, sans pause du matin au soir. Mais que de sourires, que d’enfants heureux dans chaque village que j’ai pu visiter. Pas d’autres mots que : merveilleux. J’ai vraiment adoré participer à la distribution, même si il faut l’avouer c’est éreintant. Et la route… mon dieu la route… J’en ai encore mal aux fesses ! C’était aussi très amusant de reconnaître les petits bouts des autres parrains, dont certains sont devenus des amis. Wipa nous a accompagné pour l’une des distribution, c’était la première fois qu’elle sortait seule (sans ses parents) de son village. Une adoration cette petite. Alors que là bas, les enfants sont difficiles à approcher, j’ai obtenu un bisous à la fin de la journée. J’ai mis deux mois à redescendre de mon nuage.
Le parrainage est un choix que j’ai eu du mal, et que j’ai encore du mal d’ailleurs, à faire accepter autour de moi. Et pourtant, c’est surement ce dont je suis la plus fière jusqu’à maintenant. Je ne regrette absolument pas mon choix. Et j’espère pouvoir continuer mon histoire avec Wipa le plus longtemps possible. On s’attache beaucoup à son filleul et ça chaque parrain du monde pourra vous le dire. Ma petite princesse veut devenir maîtresse d’école. Et j’espère pouvoir l’y emmener. Je ne suis pas seulement un soutien financier. J’essaye d’être présente aussi, de la soutenir dans mes courriers, de lui rappeler que l’école c’est important, je la félicite de ses notes, je l’encourage à continuer. En bref, je m’investis vraiment pour cette petite puce parce que j’estime que j’ai un rôle à tenir, je me suis engagée, je m’y tiens. Et je continuerais sur ce chemin.
Super article ! Je parraine 1 garçon au Laos et cest formidable de voir cmt mon parrainage l’aide au quotidien ! Je ne regrette pas d’avoir décidé de le faire.
Merci pour cet article. A bientot.
Merci Cécile pour ton commentaire 🙂
A bientôt !